La guerre a éparpillé la famille HIVERT du Château

1925.

Cela fait plus de cinq ans que Pierre Hivert, le patriarche du « Château » est décédé, à l’âge de 65 ans, d’une embolie au cœur.

Durant la guerre, la fromagerie a fonctionné grâce aux femmes et en particulier aux deux filles Hivert, Marie et Louise. En 1919, à la fin de la guerre Eugène et Pierre sont revenus y travailler, rejoints par Julien Rousseau et Alexandre Royer.  Alexandre, en décembre 1920, alors qu’il travaillait aux chemins de fer à Bourges a été amené à revenir diriger la fromagerie avec sa femme Louise, « car c’était un homme très droit qui avait la confiance de son beau-père contrairement à ses fils » selon Dany sa petite fille. En 1920 ils seront donc 3 couples à travailler à la fromagerie, Eugène et Marie Louise,  Louise et Alexandre ROYER, Pierre et sa femme Mélanie.

Après un retour à Saint Julien la famille va peu à peu se disperser. En 1921 Eugène HIVERT, l’aîné, souhaite alors diriger l’activité familiale.

Marque de fabrique « Petit curé », déposé en 1923 par Eugène au tribunal de commerce de Nantes- ADLA

Seul Pierre, son frère décidera de travailler avec lui et sa femme Mélanie Corgnié, tiendra l’épicière mercerie du château en remplacement de sa belle-mère.

Dans les années 20, la concurrence avec la fromagerie voisine CESBRON  est rude et la fromagerie HIVERT perd régulièrement des parts de marché acquise par leur père. 

Auguste HIVERT lui n’a jamais travaillé au Château. Très jeune, il monte à Paris pour y exerce sa profession de boulanger. A la fin de la guerre, il prolonge son affectation de soldat comme employé de chemin de fer à la section Paris Orléans. Il rencontre Jeanne Brette. Cette corrézienne est déjà veuve de Pierre BACHELLERIE, wattman de tramway, avec lequel elle s’est mariée le 18 novembre 1913 à Paris. Celui-ci  est aussi corrézien de SAINT-YRIEIX-LE-DEJALAT, commune voisine de CHAUMEIL d’où elle est originaire. Pierre est mort le 22 février 1916 à Douaumont.  Un enfant, Jean-Pierre, est né de cette union en 1914.

Auguste se marie avec Jeanne dès la fin de la guerre le 12 juin 1919. Alexandre Royer, beau-frère d’Auguste et témoin du marié est le seul présent de la famille HIVERT BIRY. Sans doute que la famille n’apprécie pas cette liaison précipitée car Jeanne est enceinte et Fernande naîtra le 5 octobre de la même année. Alexandre Royer, grand ami d’Auguste, et un moment cheminot avec lui, sera également présent à la naissance de l’enfant.

Jeanne est marchande de vin au 55 rue Popincourt,dans le 11ème arrondissement à Paris, où le couple  s’installera en novembre 1920 et habitera quelque temps

Les liens ne seront pas si distendus avec la famille car Jeanne et Auguste reviendront  séjourner à Saint Julien pour un temps en mai 1926, pour repartir à Paris en 1931, au 5 de la rue Poliveau dans le 5ème arrondissement. Auguste et Jeanne rachèteront même la fromagerie familiale en déclin en 1926.

Extrait du recensement en 1926 de St Julien de Concelles, le village du Château 1926 -ADLA

Louise HIVERT et Alexandre Royer

Laissant l’activité de la fromagerie à Eugène et Pierre, le couple s’installe dans le bourg de saint Julien durant les années d’après guerre avec leur fille Denise qui sera un temps apprentie couturière chez Marie BARTEAU.

Extrait du recensement du bourg de 1926 de St Julien de Concelles-ADLA

Après avoir été cheminot, Alexandre reprend son activité de charron au bourg. Son beau frère Edouard travaillera un temps avec lui quelque temps après son mariage. La famille HIVERT-ROYER rachètera la fromagerie familiale en 1931.  

Alexandre et Louise

Adrien HIVERT, d’abord roulier à la fromagerie, travaille après la guerre aux chemins de fer dans la continuité de son affectation de soldat. Il épouse le 29 septembre 1919 Madeleine Deschamps, âgée de 20 ans,  à Tours où il habite quelque temps pour son travail, puis va vivre à Tourcoing au 193 rue Fin de la guerre (sic!) où sa femme exerce l’activité de couturière. En décembre 1926 il reviendra lui aussi vivre à St Julien chez sa mère, Marie Clémentine, et y décédera le 15 juin 1930.

Madeleine et Adrien

 Sa femme Madeleine n’aura pas d’enfant et  sera employée au restaurant « chez Clémence » durant les années trente et même y habitera.

Extrait du recensement de 1931 du village de La Chebuette à St Julien de Concelles – ADLA

Encart 1 : Il était une fois … Clémence Lefeuvre

Clémence Lefeuvre est née à la Chebuette en 1860. C’est dans ce village que l’histoire commence. Elle tenait un restaurant en bord de Loire, dans la commune qui l’avait vue naitre. Un jour, trois clients distingués vinrent y déjeuner. Elle leur accommoda le poisson de Loire à la sauce du pays : une sauce au beurre fondu dans un peu de vinaigre. Curieuse de leur jugement, elle les écouta commenter sa cuisine : « C’est très bon, mais ça fait un peu sauce à moules ». Clémence ajouta de l’échalote, et du poivre blanc. Puis, au contact de ses clients, écoutant leurs avis, elle affina sa recette, acquérant un tour de main inégalé. De là est né le « beurre blanc ».

Edouard HIVERT, lui n’a jamais travaillé à la fromagerie du Château. Après la guerre, et mariée à St Julien à Marie Louise Bourdin le 3 février 1920 il décide de s’installer en 1921 dans le département du Rhône, à St Fons au sud de Lyon. En effet il connaît cette région pour avoir à la fin de la guerre été affecté au 13ème puis au 6ème bataillon de chasseurs alpins. De profession  charron-forgeron il va travailler à l’Atelier de construction de Lyon, en fait l’arsenal militaire…

Edouard et Marie Louise

Encart 2 : L’Atelier de Construction de Lyon (ALN) ou l’Arsenal  de  Lyon 

L’atelier de construction de Lyon était chargé des études et fabrications d’obus. L’ALN possédait 3 annexes : La  Mouche, Saint-Fons et Vénissieux. Pendant  la  première  guerre  mondiale,  l’ALN  connut  un  développement  considérable.  Pendant la première guerre mondiale, l’ALN connut un développement considérable. L’annexe de la Mouche passa de 500 à 3000 personnes et employa plus de 1300 ouvrières à domicile. L’annexe de Vénissieux employa 1000 personnes et celle de Saint-Fons 500. Au total, l’ALN employa 6000 ouvriers civils, mobilisés, compagnies de coloniaux et d’indochinois au cours de la première guerre mondiale. Durant cette période, l’atelier produisait, entre autre, chaque jour 13 000 obus représentant 300 tonnes d’acier. Chaque jour, un train de 30 wagons devait être déchargé, rechargé et réexpédié. A la fin de la première guerre mondiale, les effectifs diminuèrent fortement, passant à 1350 ouvriers répartis sur l’ensemble des sites. Source : Service historique de la défense- Centre des archives de l’armement et du personnel civil


La fromagerie du Château passe de main en main au sein de la famille

Les Affiches régionales de l’Ouest qui répertorient les annonces judiciaires légales du département de Loire-inférieure (1919 à 1960) nous permettent  de voir que la fromagerie et l’épicerie liée est passée entre les mains de plusieurs membres de la famille dans les années 20. Après Pierre HIVERT le fondateur, le patrimoine familial sera repris par quatre membres de la famille de 1921 à 1930.

Affiches régionales de l’Ouest d’avril 1926 – ADLA

Le 20 avril 1926, Eugène Hivert vend la fromagerie à son frère Auguste.

Le 3 décembre 1926, Pierre HIVERT vend à Auguste HIVERT et sa femme Jeanne BRETTE, l’épicerie-mercerie.

Affiches régionales de l’Ouest de déc.1926 – ADLA
Affiches régionales de l’Ouest de juin 1928 – ADLA

Le 12 juin 1928, Auguste HIVERT revend à Marie HIVERT BIRY, sa mère, l’épicerie-mercerie.

Le 12 décembre 1930, Auguste HIVERT revend la fromagerie à Alexandre ROYER.

Affiches régionales de l’Ouest de déc.1930 – ADLA

2 réflexions sur « La guerre a éparpillé la famille HIVERT du Château »

  1. Coucou C’est pas mal ce nouveau format de message, ça simplifie la lecture ! Bravo et bonne journée 🙂 Claire

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