Jeudi 5 mars 2020
Nous en avons terminé avec le périple de Verdun. Nous ne faisons pas le trajet vers les Vosges car nous n’en avons pas le temps. Nous remontons donc en direction du Nord et d’Amiens…
La pluie est de la partie toute la journée.

Dans les pas d’Auguste, du 27 juillet au 21 septembre 1916 – Bataille de la Somme
Auguste est donc en permission au Portégaud pour quelques jours seulement. Il revient dans les Vosges là où son régiment stationne, à Vagney, où il arrive le 17 juin 1916, puis il rejoint Gérardmer à la caserne Kléber. Il y séjourne du 1er au 17 juillet et apprécie la région pour sa beauté. Il y commence son 4ème carnet de guerre.



Saut des cuves.
La bataille de la Somme fait rage. Tout un périple le mène donc à pied, puis en train et à nouveau à pied de Gérardmer à Rumigny au sud d’Amiens via de multiples cantonnements jusqu’au 27 juillet.

Il rejoint donc le front de la Somme avec son régiment du 44ème de ligne à 15 km à l’est d’Amiens. Il cantonne quelques jours au camp 60 à l’est de Villers- Bretonneux entre Le Hamel et Warfusée. Les alliés anglais y sont nombreux et bien équipés. Puis se dirige vers les premières lignes où des bataillons de son régiment ont tenu les tranchées dans le secteur de Curlu et où « flotte une odeur de mort ». Son conscrit Alphonse Luzet en était, mais s’en tire.

Finalement il revient à l’arrière et rejoint Villers-Bretonneux le 27 août. Il y apprend que son frère Pierre, qui avait été « ajourné » est finalement enrôlé au 137ème régiment de Fontenay le Comte.

Il apprend aussi que son parrain, Alexandre Pétard, rentré en permission pour la venue au monde de son 3ème enfant, un premier fils, vient malheureusement de le perdre à la naissance.
Le repos est de courte durée puisque le 2 septembre le régiment se remet en marche pour refaire le même trajet jusqu’au Chapeau de gendarme de Curlu, puis le bois de Hem, dévasté par les combats d’artillerie.
« Depuis lors nous sommes toujours dans la même position, nous faisons quelques travaux : boyaux, routes, etc où nous ramassons les débris de toutes sortes qui sont restés sur le terrain. Le carnage a été effrayant. Notre artillerie lourde a bouleversé le terrain d’une façon épouvantable. Les trous faits par les marmites se touchent ; tout le terrain a été remué. Il y a par centaines des cadavres ennemis ensevelis dans les cagnas et les tranchées. Beaucoup de morts ne sont pas encore enterrés, le terrain est jonché d’armes, d’outils et d’équipements de toutes sortes. Ce n’est certainement pas un beau spectacle, c’est encore pire que ce que j’ai vu l’année dernière après la bataille de Champagne. Tout ce terrain, tous ces kilomètres carrés conquis depuis 2 mois ne sont qu’un vaste cimetière. »

A partir du 11 septembre, il participe à l’attaque de la Somme au Bois Marières et à Bouchavesnes sous de violents bombardements auxquels il échappe miraculeusement. De très nombreux prisonniers ennemis sont faits. Puis c’est le repli du 16 septembre au 21 septembre à pied puis en autos jusqu’à Namps.




Nous rejoignons Auguste à Suzanne en suivant le petit chemin de fer qui servait à approvisionner le front jusqu’au « Chapeau de gendarme » (Belvédère de Vaux). Nous suivons puis dominons la Somme. Il n’y a pas beaucoup d’indications mémorielles. Par contre les installations de pêche sont nombreuses !





Puis nous suivons son parcours de combattant jusqu’au Bois-Marières et à Bouchavesnes. Les cimetières anglais sont nombreux dans la région et même fleuris !




Un long voyage en train le conduit le 27 septembre dans la Marne à Ecury sur Coole. « Chose curieuse, écrit-il, le mois de septembre me ramène toujours sur les lieux de mes premiers combats »
Effectivement il est de retour en Champagne au sud de Châlons….( Voir 2éme jour)
Quant à nous, nous poursuivons notre voyage vers le Nord et la Belgique. En cours de route nous faisons halte au mémorial national de Notre Dame de Lorette où sont répertoriés les noms des 580 000 soldats tombés sur le sol du Nord Pas de Calais, quelles que soient leurs nationalités. Auguste n’en fait pas partie.


