Jean-Marie PÉTARD et l’Hirondelle

1924.

Jean Marie quitte Saint Julien de Concelles un peu à regret le mercredi  6 août 1924. La veille, il a épousé Germaine PLACIER à La Chapelle-Basse-Mer. Germaine, fille d’Armand Placier, sabotier et de Marie Aubert. Il l’a rencontrée un an plus tôt chez des amis communs. Germaine est la troisième de la famille d’une famille de quatre enfants. Elle est née en 1894, cinq ans après sa sœur aînée, Marie Joséphine, religieuse de la communauté de St Gildas. Armand, son frère aîné, est mort à 23 ans en juillet 1918 dans les tranchées de la Marne. Albert, le plus jeune se destine lui aussi aux ordres religieux et est alors au séminaire.

Sur la commune de la Chapelle, la famille a habité longtemps au village de la  Croix du Chardonneau puis à la Saulzaie peu après la naissance d’Albert en 1905 : « Notre grand-mère Aubert-Placier qui avait des prétentions un peu bourgeoises avait l’intention de faire construire… et la maison de la Saulzaie s’est vendue alors ils l’ont acheté » m’a confié Jean, fils de Germaine et Jean Marie.  

Le Phare de la Loire le 9 août 1924 et État civil St Julien de Concelles / Archives départementales 44

A peine installés à la Saulzaie, la cérémonie du mariage n’est pas tout à fait terminée… La semaine suivante, Germaine et  Jean Marie se rendent par le train, au 6 de la place du change à Nantes. Là,  il faut remettre les habits de mariés pour immortaliser ce mariage dans le studio d’Henry PENOT, photographe nantais, ami de la famille Placier et originaire lui aussi de La Chapelle Basse-Mer.

Chantal, l’une des petites-filles se souvient aujourd’hui que sa grand-mère Germaine lui avait confié « qu’elle n’était guère enthousiasmée par cette exigence imposée par ses propres parents ».   

Jean-Marie laisse les deux Gabrielle, mère et fille à La Guilbaudière, la ferme étant trop petite pour  nourrir cette nouvelle famille. Alexandre Pétard, le voisin et cousin s’est dit prêt à aider les deux femmes dans les tâches les plus lourdes. Il a été décidé également que Jean-Marie viendrait prêter main forte lors de gros travaux saisonniers, vendanges et battages. 

En se rapprochant de La Chapelle, Jean-Marie quitte en effet ses amis du bourg de sa commune de naissance : « A Saint Julien,  comme dans d’autres communes, il y avait des rivalités entre les gars du bourg ceux de la campagne et de la vallée. Jean-Marie et Gabrielle étaient attirés par les amis du bourg comme Félix PRAUD, Marcel SECHER, Paul COURGEAUD… Plutôt que les jeunes de son âge, il s’est rapproché de camarades du bourg un peu plus vieux que lui mais qui avaient les mêmes idées politiques progressistes. Jean Marie était abonné au « Petit démocrate », souligne Jean, son fils. 

En effet, dès son retour au pays après la guerre, Jean-Marie s’implique avec ses amis et le vicaire Saunier pour créer ensemble la société de gymnastique, autre activité de patronage à côté de la société musicale, du chant et du théâtre.

Livre Autrefois St Julien- Association ALINEA  et JO du 10 déc. 1921 GALLICA

Le curé DESSERVANT ne manque pas de dire tout le bien qu’il pense de cette initiative dans le livre de la paroisse.

Livre de la paroisse de St Julien de Concelles 1913-1963 / Archives diocésaines de Loire-Atlantique

L’équipe dirigeante se met peu à peu en place autour de l’abbé Saunier et de son président Félix PRAUD, l’artisan sabotier connu pour son énergie débordante et son goût pour les activités culturelles et sportives.

Marcel Sécher, Louis David, Charles Viaud, Félix Praud, André Sécher, Henri Jamet, Jean-Marie Pétard –  Collection Mado Praud

Participer aux festivals de gym et aux concours est l’aboutissement de l’année. La « clique », composée de tambours et de clairons, accompagne le défilé des gymnastes. Sous la conduite d’André SÉCHER et d’Henri JAMET, les deux moniteurs, les jeunes font de savantes pyramides au dessus desquelles les plus légers agitent le drapeau concellois, des mouvements d’ensemble demandant discipline et esprit d’équipe.

Les débuts sont encourageants comme le souligne le curé et la presse locale.

Livre de la paroisse de St Julien de Concelles 1913-1963 / Archives diocésaines de Loire-Atlantique
L’écho de la Loire du 22 février 1922 / ADLA. 
Jeunes ainés des gymnastes de l’Hirondelle dans les années 20.  On peut reconnaître parmi eux : Auguste HARROUET, Joseph BADEAU, x, Henri LUZET, Auguste PETARD. Clément PREAUDEAU, x, Lucien LEFEUVRE. Livre Autrefois St Julien- Association ALINEA  

L’uniforme de l’Hirondelle, maillots et pantalons blancs, ceinture, cravate et bérets noirs, donne une fière allure aux pupilles et adultes réunis sous son drapeau.

Les membres de l’hirondelle lors de sa création en 1921 avec, au centre, le curé DESSERVANT et l’abbé SAUNIER

Mais cette activité génère des frais importants d’équipement et de transport, Jean-Marie avec Félix PRAUD et Auguste SAUNIER font feu de tout bois pour développer l’activité et présenter «L’hirondelle» aux différents concours départementaux et nationaux.

Pour cela Il a fallu faire appel à de nombreuses collectes et faire appel aux dames patronnesses pour emmener par exemple à Paris plus de quarante concellois au concours national du Champ de Mars et son défilé sur les Champs Elysées développant un sentiment de fierté pour de nombreux jeunes qui prenaient le train pour la première fois.

Article de L’ouest en plein air du 22 007 22 et de la Croix nantaise du 23 07 23 – ADLA 
 Don dame patronnesse –  Livre Autrefois St Julien- Association ALINEA 

En cette année 1924, l’abbé Saunier est parti l’année précédente pour Nantes au grand regret de nombre de Concellois. Jean Marie et Félix lui envoie un mot d’invitation pour le festival d’été de gymnastique et Auguste Saunier leur répond en ces termes.

Collection Mado Praud

Avant de rejoindre La Chapelle, Jean-Marie participe une dernière fois avec ses camarades concellois au congrès annuel des anciens combattants. Là aussi, au sein de cette section, il exerce la mission de trésorier. Lors de cette journée, les talents d’orateurs de Jean-Marie sont à nouveau salués, « comme son père ! » soulignent les plus anciens. 

Le Phare de la Loire du 15 juillet 1924

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